Kep
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Nous voilà arrivés dans la province de Kampot, au sud du pays. Pour les amateurs de gastronomie, ce nom ne doit pas vous être inconnu. En effet, cette région est très connue pour son poivre, certainement l'un des meilleurs au monde. Elle est aussi la première productrice de durians, un fruit à l'odeur extrêmement puissante et nauséabonde (il est d'ailleurs interdit d'en transporter dans les transports en commun) mais au goût, paraît-il, très subtil.
Nous sommes plus précisément à Kep, petite station balnéaire qui connut ses heures de gloire début du 20ième siècle lorsqu'elle accueillait alors l'élite des colons français. Kep fut abandonnée lorsque les Khmers rouges la prirent d'assaut. De nombreuses grandes villas à l'abandon témoignent encore de la splendeur et du faste qui ont dû rêgner à Kep durant le protectorat français.
Il n'y a pas vraiment de centre ville à Kep, la plupart des hébergements, des restaurants et marchés bordent les côtes de la péninsule. Nous logeons à la guesthouse Oasis, tenue par un couple franco-canadien. Rencontres avec des francophones au programme, des familles et aussi des Belges dont Emilie, une jeune nivelloise que nous avons déjà rencontrée dans le Mondolkiri et avec qui nous partagerons un excellent souper.
Il y a aussi la plage à Kep! Une plage de cailloux à l'origine mais qui est à présent régulièrement recouverte de sable en provenance de Sihanoukville. Nous ne sommes plus trop certains du fait que Violette ait déjà vu la mer... Quoi qu'il en soit nous en profitons pour tous nous jeter à l'eau et jouer dans le sable.
Le lendemain, nous décidons de louer les services d'un chauffeur de tuk touk pour silloner les environs. Au programme, visite d'une exploitation de poivre, marais salants et grotte troglodytique.
Le fait que la région de Kampot puisse produire un poivre d'une qualité ausssi excellente réside principalement dans la nature de son sol ainsi que dans le climat. Ce poivre était mondialement reconnu avant que les Khmers Rouges n'en détruisent presqu'intégralement toutes les cultures. Aujourd'hui, et depuis seulement quelques années, le proivre de Kampot a retrouvé ses lettres de noblesse et garnit à nouveau les meilleures tables du monde entier.
Trois sortes de poivres sont produits : le noir, le rouge et le blanc. Il y a également le poivre vert, un poivre jeune qu'on sert frais dans diverses préparations culinaires locales essentiellement à base de poissons. Ici, le poivrier est une plante d'environ 4 mètres de hauteur qui pousse autour d'un tuteur. Dans d'autres pays comme en Inde, la plante atteint aisément 20 mètres. La plante ne produit un poivre de qualité qu'à partir de sa quatrième année de vie et décline vers sa 17ème année. Le cycle de la fleur va de octobre à mars. Les baies sont cueillies à la main. Le poivre noir est récolté lorsque le fruit commence à mûrir et est ensuite séché au soleil plusieurs jours. Les baies rouges sont celles qui étaient au sommet de la plante, là où elles étaient le plus ensoleillées. Elles sont récoltées à pleine mâturité et également séchées au soleil.. Le poivre blanc, quant à lui, est obtenu après que les baies rouges aient trempé dans de l'eau bouillante afin de leur enlever leur enveloppe. Il est également séché au soleil par la suite. Le poivre vert est un poivre frais non piquant. Arrivent ensuite crescendo en ce qui concerne le piquant les poivres noir, rouge et blanc.
Les marais salants ne nous ont pas semblés différents de ceux que l'on peut trouver en France ou ailleurs dans le monde. Toujours les mêmes procédés d'extraction.
Nous nous dirigeons ensuite vers des grottes troglodytiques abritant quelques boudhas dont un grand couché. Mais l'intérêt de cette grotte réside dans le fait qu'elle est en grande partie à ciel ouvert et que, durant les bombardements et ensuite le rêgne de Pol Pot, elle n'a malgré cela été découverte qu'à la fin de la guerre civile. En effet, d'immenses arbres très feuillus poussaient sur le sol de cette grotte et formaient une sorte de parapluie de telle sorte qu'elle n'était pas visible du ciel pour les avions et du haut de la montagne pour les soldats à pied.
Kep est aussi reconnue pour son crabe à pinces bleues que l'on peut dégusté accompagné de poivre de Kampot. Un vrai régal...