San ignacio ... chaud chaud !!!
Nous quittons Buenos Aires pour rejoindre le nord-est de l'Argentine, terres coincées entre le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Nous nous arrêtons premièrement à San Ignacio, un village au nord de Possadas qui abrite une des missions jésuites les mieux conservées du pays.
Ce qu'il fait chaud! Telles sont nos premières paroles en sortant du bus. Et en plus, il fait très humide. La pensée de devoir marcher sacs sur le dos la distance d'un petit kilomètre jusqu'à notre hôtel nous fatigue déjà! Sur le chemin de l'hôtel, un homme arrête notre progression pour nous proposer une rando dans la jungle à la rencontre des Indiens Guarani. Photos à l'appui, il nous vante la qualité de sons excursion. Nous acceptons sa proposition pour l'après-midi.
Une jeep vient nous chercher à l'hôtel et nous conduit dans une réserve protégée. Après quelques arrêts photos, nous arrivons chez les Indiens Guarani. Les photos du guide ont certainement été prises il y a trente ans. Alors qu'ils étaient photographiés presque nus et qu'ils vivaient en pleine autarcie, ils sont maintenant habillés comme nous et boivent de la bonne bière Quilmès! Après quelques photos et achat d'artisanat local, nous nous dirigeons enfin vers la jungle.
Nous longeons le rio Parana, deuxième plus long fleuve d'Amérique latine, sur quelques kilomètres et arrivons au début d'un chemin qui conduit en haut d'une falaise. C'est le début d'une rando de cinq kilomètres qui nous amènera à une petite maison construite par un soldat allemand venu s'exiler ici après la seconde guerre mondiale. Les enfants sont super à l'aise parmi les plantes, les lianes et les bruits d'animaux alors que les parents peinent sous la chaleur et la moiteur. Mais pas trop le temps de s'arrêter si nous ne voulons pas nous faire attaquer par les hordes de moustiques affamés.
Quelques heures plus tard, notre chauffeur nous dépose au centre du village où se situe la mission de San Ignacio Mini. Construite en 1696 et abandonnée en 1768, il s'agit de la mission argentine la mieux préservée. Elle regroupait à l'époque environ 4000 indiens Guarani convertis au catholicisme. La particularité de cette mission était que les Espagnols n'y ont pas imposé leur langue. Même les prêtres y parlaient la langue guarani.
Les restaurations y ont été d'une large envergure. Tous les bâtiments étaient enfouis sous la végétation. Après de larges défrichages et nettoyages, quelques bâtiments ont été reconstruits. Et même si aucun des bâtiments ne possède de toit, nous pouvons avoir une très bonne idée de ce à quoi ressemblait la mission au temps de son apogée. Ainsi, on y distingue facilement l'église, la pace centrale, le cimetière, les maisons des indiens et celles des prêtres ou encore les divers ateliers. Si tous les bâtiments sont construits en grès rouge prélevé sur la montagne voisine, ils étaient jadis "peints" en blanc au moyen d'une texture à base de coquilles d'escargots brûlées.
En bref, à San Ignacio, nous y laissons notre peau de velours contre une peau boursoufflée par les dizaines de piqûres de moustiques et Marie y laisse son look mafioso en y oubliant définitivement son chapeau. Snif...